Nos oreilles ne sont pas faites que pour entendre
Nos oreilles ne sont pas faites que pour entendre
« Ne pas voir sépare l’homme des choses, ne pas entendre sépare l’homme de l’homme ». Emmanuel Kant
Entendre les sons ne suffit pas.L’ouïe est l’un des sens qui favorise l’appropriation du monde qui nous entoure. En effet, dès la vie fœtale, nous sommes en relation avec le monde sonore et de cette interconnexion dépend notre développement et notre santé.
Mais ce qui est le plus important à notre équilibre de vie et de santé, c’est BIEN ENTENDRE. Selon une enquête JNA – Ifop, pour 75% des Français, il est aussi important de bien entendre que de bien voir. Que veut dire bien entendre ?…
La discrimination: un mécanisme essentiel
Entendre est facile pour la majorité de la population. Bien entendre est une autre affaire. C’est sur cette nuance que repose la capacité de notre cerveau à décoder correctement ou non les informations perçues par les cellules sensorielles de l’oreille et qui lui sont ensuite adressées. De cette nuance entre entendre et bien entendre dépend donc notre compréhension de la parole et notre communication orale.
L’équilibre est fragile car ces cellules sont fragiles, s’usent avec le temps et s’abîment sous l’effet d’expositions sonores non maîtrisées. Les modes d’écoute de musique amplifiée est l’une des causes de déséquilibre irréversible en pleine progression touchant plus particulièrement les 15 -1 8 ans.
Hormis les déficiences auditives précoces, les sifflements et bourdonnements, symptômes appelés acouphènes sont de plus en plus présents au sein de la population et les solutions médicales amenant à la guérison n’existent pas. 17 millions de Français sont aujourd’hui affectés par ces symptômes ORL.
Les oreilles et la relation au monde et à autrui
Grâce à l’ouïe, nous accédons au concept d’espace, de distance et à la conscience d’être individué. L’ouïe facilite la construction en tant qu’être différencié et instaure une communication moi-l’autre. Entendre, c’est aussi laisser le monde extérieur vibrer en soi et plus ce phénomène agit et plus l’être humain se sent vivant, s’épanouit.
Les oreilles et les capacités d’apprentissage
Sans l’ouïe, il n’y aurait jamais eu la parole. La communication verbale commence très tôt. Avant la naissance, les parents sont émetteurs de sons et de paroles et l’enfant est récepteur. Parmi toutes les espèces, l’être humain est passé d’une communication vocale à une communication articulée et verbale. Dans toutes les étapes de la vie, la transmission entre être humains se réalise principalement via le mode verbal.
Les oreilles et le bien vieillir
Plus nos capacités à bien entendre sont bonnes et mieux nous pouvons communiquer. S’adresser à quelqu’un, l’appeler, lui parler, n’est-ce pas une tentative d’entrer en communion avec lui. Cette confrontation à autrui – et par conséquent la rencontre d’un autre système de croyances, de savoirs, de cultures que le sien – est source de stimulation cognitive et émotionnelle. De cette stimulation externe va dépendre le bon fonctionnement de nos connexions cérébrales. Sinon, des modes de compensations se mettent en place et créent un déséquilibre, source de désordres. Notre socialisation est également liée à nos capacités auditives : bien entendre, c’est aussi développer la capacité de bien articuler pour se rendre compréhensible et communiquer avec les autres.